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« La pression environnementale est moindre en France que chez nos voisins producteurs de lait »

Le lait irlandais sera moins abondant avec l’arrêt de la dérogation de la directive nitrates européenne en fin d’année.

Les pays producteurs de lait d’Europe du Nord pourraient subir plus fortement la pression environnementale que la France, et voir leur production pénalisée dans les dix prochaines années, a expliqué Benoît Rouyer, économiste à l’interprofession laitière (Cniel), le 9 octobre 2025 au Sommet de l’élevage.

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« C’est un processus de rupture de la production laitière dans l’Union européenne dans les dix prochaines années qui est anticipé par la banque néerlandaise Rabobank, décrit Benoît Rouyer, directeur de l'économie et des territoires au centre national interprofessionnel de l’économie laitière (Cniel). Les pays d’Europe de l’Ouest en particulier verront leur production baisser, tandis que la tendance pourrait être favorable dans les pays d’Europe de l’Est, selon les pronostics de l’IFCN (1). »

La France et la Pologne moins sous pression

« La prévision par pays entre 2023 et 2030 montre que le lait irlandais sera moins abondant avec l’arrêt de la dérogation de la directive nitrates européenne en fin d’année. Le pays devra décapitaliser, toujours selon l‘IFCN, poursuit-il. En France aussi le pronostic est baissier, mais deux éléments posent la question de la capacité de l’Hexagone à faire mentir cette projection. »

« Selon une étude de l’Institut de l’élevage, la Pologne est le seul pays producteur voisin où la pression environnementale est moins forte qu’en France. Chez nos autres voisins grands producteurs, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Irlande ou le Danemark, la barre est haute pour répondre aux enjeux autour des nitrates, du phosphate, de l’ammoniaque ou des gaz à effet de serre. »

Benoît Rouyer, directeur de l'économie et des territoires au Cniel. (©  Cniel)

« Autre élément, la pyramide des âges des éleveurs laitiers tendra à se rééquilibrer dans les prochaines années en France, si l’on arrive à maintenir un cap de 2 000 installations par an, même si ce nombre reste un défi. »

« Ailleurs dans le monde, tous les grands bassins de production laitière devraient voir leur production baisser dans la prochaine décennie, à l’exception des États-Unis, toujours selon le pronostic de Rabobank. Et cette hausse attendue en Amérique pourrait être mise à mal par l’élection de Donald Trump. Les problèmes liés à l’immigration pourraient affecter les populations latines, qui traient les vaches, et la nouvelle politique sanitaire du pays pourrait jouer en défaveur de la production. »

(1) International Fact-Checking Network.

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